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Vamos Internazionale!

Il arrive parfois que certains joueurs n’aient pas la reconnaissance qu’ils méritent. Comprenez par là qu’aujourd’hui, pour être en tête d’affiche, il faut sûrement être un peu bling-bling ou faire parler de soi (en bien ou en mal dailleurs). Pendant ce temps là, certains artistes plus discrets régalent et éclaboussent les terrains qui ont la chance de les accueillir. Des joueurs talentueux, influents sur le jeu de leur équipe et qui, si si je vous assure, n’ont pas besoin de faire parler d’eux pour briller de mille feux. L’espagnol Borja Valero, né à Madrid un beau jour de janvier 85, fait parti intégrante de cette fameuse catégorie de joueurs sous-estimés, mais tellement importants dans le système de leur équipe. Partout où il est passé, Valero a laissé une empreinte indélébile sur le terrain. Véritable métronome au milieu de terrain, il régale et sert ses partenaires dans les meilleures conditions. 

Formé au Real Madrid, le jeune homme grattera quelques minutes en coupe du roi et en Ligue des Champions lors de la saison 2006-2007, avant de devoir s’exiler pour briller, ailleurs, sur le rectangle vert… Direction Mallorca, où il se révélera la saison suivante, avec plus de 30 matchs de Liga pour 4 buts et 5 passes décisives. La Première League lui fait rapidement les yeux doux, et l’espagnol succombe au charme du foot britannique en signant avec West Bromwich Albion en 2008… Il quitte donc un football qui lui correspond, à base de jeu au sol et technique, pour un football plus physique et intensif de l’autre côté de la Manche. Le pari est audacieux et un poil surprenant. Mais le madrilène va vite s’imposer dans son nouveau club et sera un titulaire solide. Malheureusement pour lui, les choses ne se passent pas vraiment comme prévu, et WBA termine dernier du championnat et descend en Championship, ce qui n’était pas vraiment dans les plans de l’espagnol… Il décide donc de revenir à Mallorca pendant une saison avant de rejoindre le sous-marin jaune de Villarreal, de 2010 à 2012.

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Beau gosse.

Dans la « banlieue » de Valence, il s’éclate aux côtés notamment d’un certain Santi Cazorla, et régale ses compères Nilmar et Giuseppe Rossi de délicieux ballons. Il devient un élément majeur de l’équipe de Juan Carlos Garrido. Le Madrigal est conquis. Le club termine à une très belle 4ème place de la Liga derrière le Barça, le Real et Valence et se donne le droit de disputer la fameuse Ligue des Champions. La saison suivante sera extrêmement difficile, avec une 18ème place synonyme de relégation et 6 défaites en phase de poules de la coupe aux grandes oreilles. C’est une catastrophe sportivement, et Borja Valero doit donner un nouvel élan à sa carrière, démarrer une nouvelle histoire…

Il décide de rejoindre l’Italie, et plus précisément Florence… C’est le coup de foudre. L’espagnol tombe éperdument amoureux de la ville, des fans et du club. Et c’est réciproque. La Viola le lui rend bien, le lien qui lie Valero aux tifosi est fort, très fort. Il jouera plus de 200 matchs avec la Fio, pour 44 passes décisives et 17 buts. Le joyau de Florence aime ce club et se dit prêt à rester jusqu’à la fin de sa carrière. L’histoire est belle, passionnante, fusionnelle, jusqu’à l’arrivée de nouveaux dirigeants, qui ne semblent pas faire de l’espagnol leur priorité… Il est prié de faire ses valises. C’est une déchirure, pour lui comme pour les tifosi qui ne comprennent pas. Même le maire de Florence ne tarit pas d’éloges sur le joueur, au moment où son nom est associé à un éventuel départ: « Il a montré son attachement à la ville. Florence mérite un joueur comme lui. C’est lui le maire de la ville, Florence aime Borja, qu’il reste et on gérera la ville ensemble (rires) ». Borja Valero avouera que « les hautes sphères du club ont rendu la situation intenable« . Le natif de Madrid a vécu une situation douloureuse, allant même jusqu’aux larmes. A 32 ans, un nouveau défi l’attend, non loin d’ici, du côté de Milan…

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Il capitano de la Viola

L’espagnol arrive donc en Lombardie, du côté de l’Inter sur demande d’un certain Luciano Spalletti. Le technicien italien veut redorer le blason des nerazzurri et décide de choisir ses joueurs, ses hommes, ceux qui conviendront parfaitement avec le système de jeu qu’il souhaite mettre en place. Il voit en Valero le joueur idéal pour son milieu de terrain, soit en relayeur, soit en numéro dix derrière le capitaine Mauro Icardi. Il a l’avantage d’être polyvalent au milieu, et possède une qualité de passe hors du commun. Véritable chef d’orchestre selon Spalletti, il permet de trouver des solutions de passes, de gagner en verticalité et d’organiser le jeu. D’ailleurs, le coach italien voulait déjà l’espagnol quand il officiait du côté de la Roma… Ce n’est pas pour rien.

Certains supporters intéristes sont sceptiques lors de l’arrivée du trentenaire espagnol. Situation cocasse en effet, avec ce départ forcé de la Fiorentina et l’attente des tifosi de noms plus ronflants du côté de l’Inter. Mais Spalletti sait où il veut aller et recrute intelligemment, avec notamment Vecino (Fiorentina) et Skriniar (Sampdoria), qui réalisent un très bon début de saison également.

Après avoir goûté à la Ligue des Champions avec Villarreal et le Real, Borja Valero souhaite la jouer avec l’Inter (Gazzetta): « Je veux aller en Ligue des Champions avec l’Inter. J’étais très proche de le faire lors de ma première année avec la Fiorentina en 2013, mais Milan a pris la troisième place d’une manière étrange ». 

En tous cas, cette saison italienne s’annonce passionnante, avec un départ canon des grosses écuries du calcio (hormis les cousins du Milan AC). Avec, en plus, une moyenne de presque 3 buts par matchs, le spectacle est au rendez-vous, et ça tombe bien, Borja Valero est sur le devant de la scène avec l’Inter.

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Premier derby réussi.

Et la sélection espagnole dans tout ça me direz vous. Et bien sachez que Borja Valero compte une cape avec la Roja, en juin 2011 face aux USA, avec une passe décisive à la clé. Trop peu pour le métronome ibérique, qui doit faire face à une concurrence démentielle. Il fait parti d’une grande et belle génération, bourrée de talent. Pas évident de s’imposer parmi les Busquets, Iniesta, Xavi, Fabregas, Silva, Xabi Alonso et j’en passe…

En tous cas, Borja Valero est le genre de joueur typique qui te donne envie d’aimer le football. Humilité, pieds de velours, grinta, sont les maîtres mots de ce joyau sous-côté. Le Meazza va pouvoir apprécier les douces notes du chef d’orchestre espagnol cette saison, et on ne va pas s’en plaindre…

Buena temporada para ti, el artista.

Piazzo,

Borja Valero en chiffres:

Fiorentina: 212 matchs, 17 buts, 44 passes.

Villarreal: 96 matchs, 11 buts, 18 passes.

Mallorca: 78 matchs, 9 buts, 15 passes.

West Brom: 36 matchs, 3 passes.

Internazionale: 11 matchs, 1 but (en cours).

Real Madrid (club formateur): 2 matchs.

Espagne, 1 sélection, 1 passe.

Sources: SoFoot, transfermarkt, Goal, Gazzetta.

Un commentaire sur « Borja Valero, el arquitecto »

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